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Baisse de licences et tyrannie de la commodité

suite à un article écrit par G. Goetghebuer

paru dans "sports & vie"

mai-juin 2018

 

Dans un article paru dans « Sports et vie » mai-juin 2018, Gilles Goetghebuer met en parallèle

les progrès de la technologie et la régression des tests de quotient intellectuel.


A une époque où force, résistance sont en régression, les capacités d’attention, les facultés
mnémoniques le seraient également. La prolifération des mémoires informatiques en seraient la cause.
En effet, nous avons une grande propension à toujours opter pour la solution de facilité.


En sport, la tendance est également observée. Les aspects les plus ludiques des disciplines sportives sont,

ou seraient, privilégiées au détriment des contraintes jugées trop rébarbatives.

Ainsi en judo, en escrime, en athlétisme et la tendance nous touche aussi en aïkido, on cherche à faire jouer

les enfants, à proposer des contenus très ludiques quitte à nous éloigner de séances indispensables mais trop

rébarbatives. La tendance pour les cours adultes est moindre mais nos tatamis doivent être de plus en plus souples,

les installer ou les ranger devient une corvée telle que de nombreux pratiquants n’y participent plus, le travail à genoux semble peu pratiqué, certaines techniques fondamentales sont écartées (koshi nage…), les répétitions de coupe oubliées…

Or, cette recherche de commodité va à l’encontre d’un trait essentiel de notre espèce : son désir d’apprendre.
Une expérience est ainsi décrite dans l’article de Goetghebuer. Elle consiste à comparer les comportements d’enfants

de 3 à 4 ans et ceux de chimpanzés du même âge. On leur propose une boîte à secret au mécanisme d’ouverture

complexe, on leur montre les manipulations nécessaires à l’ouverture pour récupérer un bonbon. Les protagonistes

observent les mouvements, essayent et ouvrent la boîte. Le protocole est ensuite modifié. La boîte opaque est remplacée

par une boîte transparente. Le mécanisme d’ouverture apparaît alors, il suffit de lever le couvercle pour récupérer

la friandise. Dès qu’il comprend, le chimpanzé va au plus vite. Le bébé apprécie la phase d’apprentissage et continue docilement à appliquer les consignes.


Soif d’apprendre et facilité sont donc en opposition. Pourquoi se compliquer la vie, ressentir des douleurs, s’imposer

des contraintes, s’exposer aux épreuves, aux échecs ? La passion ! La soif d’apprendre !

L’attachement à une activité passe par des phases ardues où la difficulté est toujours présente mais où les réussites

n’en ont que plus de valeur. Chacune d’entre elles rendra alors la pratique plus aisée, plus commode avant que de nouvelles difficultés apparaissent sur le chemin à parcourir mais d’autres beautés, d’autres découvertes seront encore à venir.

« Parfois la difficulté n’est pas le problème. Parfois, la difficulté est la solution. La solution pour savoir qui nous sommes vraiment »
- Tim Wu, professeur de droit (Université Columbia, EU)

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